Un reel, c’est-a-dire une courte vidéo, qui a dernièrement été publié sur nos réseaux sociaux en a fait jaser plus d’un ! Dans ce dernier, nous abordions notamment des réflexes «non-optimaux» que nous présentons lorsqu’on partage le quotidien d’une personne présentant des manifestations d’anxiété. Vous avez été plusieurs à nous témoigner votre intérêt à aborder plus en profondeur ce sujet, on vous a alors écouté. Dans le texte ci-dessous, il sera alors question de validation émotionnelle, d’évitement et de surprotection. Cependant, avant de lire cet article, nous vous invitons à consulter l’article de blogue s’intitulant La peur, le stress, l’anxiété…Démêlons-tout ça qui vous aidera à mieux comprendre la base de ces trois éléments.
Commençons avec … la validation émotionnelle !
Souvent, l’entourage près de la personne vivant des passages anxieux ne veut pas voir cette dernière souffrir. Ainsi, humains, nous sommes portés à dire «ça va bien aller», «ne t’en fais pas», «calme-toi un petit peu»… Même si l’intention est bonne, la personne qui reçoit ce message, tout d’abord, ne se sent pas écoutée. En effet, inconsciemment, elle reçoit le message que sa souffrance n’est pas assez importante pour être entendue. Ensuite, cela envoie comme message à la personne qu’elle est faible, car elle ne devrait pas trouver cette situation difficile, car «ça va être correct». Ainsi, il faut essayer de délaisser tranquillement ce réflexe pour plutôt adopter une position de validation émotionnelle. L’article de blogue Les émotions, une recette presque magique pour les apprivoiser traite de ce thème pour la petite enfance. Cependant, les principes discutés dans cet article sont applicables pour les petits comme les plus grands (ados et adultes !).
Poursuivons avec … l’évitement !
Aussi, l’évitement est une conduite souvent adoptée par les personnes vivant des périodes d’anxiété. En effet, le cerveau envoie comme signal à la personne qu’il pourrait y avoir un danger dans un certain événement (ex.: aller chez un nouvel ami). La personne évite, et donc, confirme le signal de danger à son cerveau. Quand la situation se reproduira à nouveau, le niveau d’anxiété lié à l’évitement sera plus grand (Formation Hors-Piste, 2022). Ainsi, plus on évite, plus les manifestations d’anxiété deviennent amplifiées chaque fois. Même si la personne vivant avec l’anxiété ne veut pas affronter cette situation, il est plus profitable pour cette dernière d’aller au-delà de la situation le plus rapidement possible. Cependant, on peut quand même «choisir nos batailles». Si la personne est anxieuse d’aller faire un saut en parachute, elle peut décider de l’éviter sans pour autant que sa vie n’en soit handicapée. Il ne faut donc pas éviter les situations propices à survenir au quotidien surtout.
Concluons avec … la surprotection !
Finalement, de connivence avec l’évitement vient souvent la surprotection. Nous pouvons aussi appeler ce phénomène l’accommodation parentale qui consiste à modifier son comportement parental dans le but de prévenir ou de réduire la détresse de l’enfant associée à l’anxiété (Formation Hors-Piste, 2022). Le réflexe de surprotéger vient du fait que l’on veut que la personne présentant des manifestations anxieuses soit la moins souffrante possible lors du passage de son anxiété. Ainsi, on l’encourage dans son évitement, et donc, dans l’amplification de son anxiété. À la place de surprotéger, il est préférable d'accompagner la personne dans le dépassement de soi. Pour en venir qu’à se dépasser, on propose une approche selon les petits pas dans le but de pouvoir atteindre un petit objectif à la fois (Formation Hors-Piste, 2022). Pendant ce moment, bien évidemment, la personne risque d’être plus anxieuse. Il faut donc pratiquer la validation émotionnelle à cet instant précis. Cependant, après avoir réussi à affronter cette épreuve, la personne sera habitée par un sentiment de réussite et verra sa confiance en elle augmenter.
Bien évidemment, cet article de blogue ne se veut pas un guide complet sur l’accompagnement que l’on peut offrir à une personne vivant des manifestations anxieuses au quotidien. Aussi, malheureusement pour l’entourage, la personne vivant ces émotions désagréables ne se sent souvent pas à l’aise de parler de son monde intérieur aux personnes qui l’entoure par peur de se faire juger, de sembler se plaindre ou de s’inquiéter trop souvent. Ainsi, c’est pourquoi il est recommandé d’offrir une suivi psychosocial à la personne vivant avec des manifestations anxieuses pour lui permettre de s’exprimer librement et, ainsi, vider son vase émotionnel qui risque de déborder de manière intériorisée (repli sur soi, perte de confiance en soi…) ou extériorisée (crises de colère, épisodes de tristesse…). Psssst ! Savais-tu que les crises émotionnelles chez les tout-petits peuvent d’ailleurs cacher une certaine forme d’anxiété ? De plus, il est fort probable que vous vous soyez reconnus dans certaines des pratiques «non-prescrites» en ce qui a trait à l'accompagnement d’une personne vivant des épisodes anxieux. Ne culpabilisez pas ! Cela vous fait grandir vous comme personne ainsi que votre entourage.
NB: Vous remarquerez que dans l’écriture de ce texte, intentionnellement, jamais l’énoncé «personne anxieuse» n'est utilisé. Cela transmet le message que l’anxiété ne fait pas partie intégrante de la personne, mais bien que c’est un élément qui «va et vient» dans son corps, dans sa tête, et donc, qu’elle n’y est pas condamnée.
Sachez qu’en tout temps, les éducateurs spécialisés, comme moi, peuvent vous accompagner dans la mise en place de stratégies pour apaiser votre quotidien et celui des proches qui vivent auprès d’une personne qui présente des manifestations anxieuses. Par ici pour prendre rendez-vous.
Article écrit par : Aurélie Lafontaine, éducatrice spécialisée et étudiante à la maitrise en orthophonie
Sources : Formation Hors-Piste (2022), L’anxiété chez les jeunes : compréhension de la problématique et pistes d’intervention dans le cadre des Conférences Connexion
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