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Comment apprend-on à lire?

Dernière mise à jour : 18 nov. 2021

L'apprentissage du langage écrit se fait en se basant sur les connaissances du langage à l'oral, principalement le vocabulaire et le répertoire des sons de la langue. Les enfants qui présentent des difficultés langagières à l'âge préscolaire risquent donc de nécessiter une attention particulière au moment d'apprendre à lire. Toutefois, cet apprentissage peut aussi représenter un défi pour certains enfants n'ayant pas de difficultés à l'oral.



La lecture semble si naturelle pour un lecteur compétent qu'on oublie toutes les habiletés nécessaires pour y arriver! Voici un résumé des étapes pour apprendre à lire.


1. Conscience phonologique et éveil à l'écrit :

À l'âge préscolaire, l'enfant découvre que les mots sont formés de sons. Il s'amuse à séparer et à manipuler les syllabes, à trouver des mots qui riment, à identifier le premier son qu'on entend dans un mot, etc. C’est ce qu’on appelle la conscience phonologique. En observant son entourage, il remarquera aussi l'utilité de la lecture et de l'écriture, ce qui lui donnera envie d'apprendre. Il est important qu'il soit exposé aux livres dans le plaisir pour éveiller cette curiosité et cet intérêt. En lisant des livres variés à votre enfant, vous lui permettez aussi d'apprendre le vocabulaire et les structures de phrases qu'on retrouve dans les histoires. Par exemple, on utilise rarement le verbe « bondir » au quotidien, mais on le rencontre souvent dans les livres.


2. Connaissances alphabétiques :

Le jeune apprend le nom et le son des lettres. Par exemple: la lettre « s » fait le son /ssss/, les lettres « eau » forment le son /o/. Les correspondances entre les sons et les lettres sont la clé pour faire le lien entre les mots entendus ou dits et les mots lus ou écrits.


3. Décodage

Une fois qu'il saisit que les mots se composent de sons et que les lettres peuvent transcrire les sons, l'apprenti-lecteur est prêt à appliquer le code! Par exemple: en voyant le mot écrit lapin, il appliquera les correspondances lettres-sons pour prononcer les sons /l-a-p-in/ et il trouvera qu'en les assemblant on obtient « lapin ». Cette forme sonore correspond à un mot qu'il connait à l’oral 🐇 et qui a du sens selon le contexte, ce qui lui confirme qu’il a bien lu. Pour peaufiner le code, il apprendra aussi certaines règles de la langue écrite, par exemple les lettres muettes et les terminaisons de verbes, ce qui l'aidera à lire les mots qui ne s'écrivent pas exactement comme ils se prononcent.


4. Automatisation

À force de se pratiquer à lire dans des contextes authentiques et motivants (des livres correspondant à son niveau de lecture et ciblant ses intérêts), le processus de lecture devient plus efficace et plus rapide. Tel que mentionné à l’étape précédente, on se sert de notre vocabulaire ainsi que du contexte pour valider ce qu’on lit et pour s’ajuster, donc on s’améliore en lisant seul aussi!


5. Accès au sens

À partir du moment où la lecture est assez fluide, le petit lecteur peut mettre son énergie sur la compréhension et l'analyse de ce qu'il lit, ce qui est l'objectif ultime de la lecture. Cette étape sollicite grandement les habiletés langagières. D’ailleurs, les stratégies de compréhension continueront de se développer tout au long du parcours scolaire puisque le jeune sera exposé à des textes et à des livres de plus en plus longs et complexes.

Pour parvenir à lire et à comprendre cet article, vous avez sollicité toutes ces habiletés complexes, et ce, sans même vous en apercevoir car elles se sont développées et automatisées au fil de vos années d’expérience en tant que lecteur.

Bref, l’accès au langage écrit est un code utile et amusant qu'il faut s'approprier et pratiquer…en lisant! 📚


* L’usage du masculin a été utilisé pour alléger le texte, mais bien sûr, le tout s’applique également aux petites lectrices.









Laurie-May Langevin, orthophoniste





Références

  • Formation continue (2018) : Intervention orthophonique auprès d’enfants présentant des troubles du langage écrit : baser son action sur les données probantes pour plus d’efficacité. Anaïs Deleuze MPO. En appui sur le modèle d’auto-apprentissage : Ziegler et al. (2014, 2018)

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