Dois-je intervenir ? Dois-je laisser passer cette action ? Suis-je trop lousse ? Suis-je trop sévère ? Ces questionnements sont très légitimes lorsqu’il vient le temps d’aborder le grand thème de l’éducation des enfants. Un des dilemmes souvent nommés en consultation est de déterminer ce qu’on tolère de « laisser-passer » comme action ou ce sur quoi on doit intervenir.
Bien évidemment, il n’y a pas un livre qui énumère toutes les situations de la vie quotidienne qui sont légitimes à passer sous le tapis et toutes celles sur lesquelles on doit intervenir. Cependant, certains principes de base peuvent aider dans la réflexion du choix des règles. Aussi, il est impossible de passer à côté de la notion de « punition-conséquence » en parlant de règles, ce pourquoi leur différence sera exposée et qu’une foule d’idées de conséquences logiques vous sera aussi proposée.
Comment bien choisir ses règles ?
Tout d’abord, il est important de se concentrer sur le nombre de règles que l’on veut implanter dans les consignes familiales. En effet, avoir trop peu de règles peut faire en sorte que l’enfant ne sache pas ce qui est permis ou interdit. Il sera donc plus enclin à essayer de tester les limites.
Cependant, il n’est pas mieux d’avoir « trop » de règles. Cela offre un cadre trop rigide à l’enfant. De plus, cela sera beaucoup trop énergivore pour vous, comme parents, car vous aurez de la difficulté, bien normalement, à garder le cap à être constants et cohérents avec toutes ces règles. Ainsi, il est recommandé de prendre une décision, en tant que couple (en union, séparé ou divorcé), sur 5 à 6 règles non-négociables dans votre maison.
Lorsque ces règles sont déterminées, il est important de toujours appliquer une conséquence logique (voir Idées de conséquences logiques) si la règle est enfreinte. Pour les autres situations lors desquelles les règles sont contrevenues, vous aurez un certain « lousse » pour déterminer si une conséquence est applicable ou non.
Une bonne question à se poser dans ce genre de situation est : « Est-ce que mon enfant peut faire un apprentissage de la situation ? ». Si oui, on applique une conséquence logique. Si on se pose la question, que la réponse est non, et que l’on répond aussi à la négative à la question suivante : « Est-ce que la vie, le développement ou la sécurité de mon enfant ou de quelqu’un d’autre est en danger ?», il est probablement indiqué de « laisser-passer » ce comportement sous silence.
La différence entre une punition et une conséquence
Il est important de comprendre s’il faut appliquer une punition ou une conséquence suite au non-respect d’une règle ou d’une consigne. Spoiler alert ! La solution n’est jamais d’imposer une punition, mais plutôt de mettre en place une conséquence logique selon l’approche de la parentalité positive (Pssst ! Vous pouvez cliquer ici si vous voulez en apprendre plus sur cette approche). Voici la différence entre les deux appellations :
Punition : Infliger une peine, faire subir un mal ou un désagrément à quelqu’un en raison d’une conduite inadéquate.
Conséquence : Suite logique à un comportement inadéquat. Elle est raisonnable, éducative et en lien avec le comportement à proscrire.
Grâce à cette différence, vous êtes maintenant en mesure de comprendre pourquoi il est préférable de faire prévaloir les conséquences sur les punitions. Il ne faut pas oublier que, parfois, il peut y avoir des conséquences naturelles. Celles-ci se font alors « d’elles-mêmes »; le parent n’a pas besoin d’y penser. Par exemple, l’enfant joue à faire des bulles avec son verre de jus. Il l’accroche. Le verre tombe et l’enfant n’a plus de jus.
Idées de conséquences logiques
Voici une liste d’idées de conséquences logiques. Sachez qu’elles peuvent prendre plusieurs formes différentes. Avant de les mettre en place, il s’agit de toujours se demander « Qu’est-ce que je veux faire apprendre à mon enfant dans la situation ? ».
Édouard tape un ami à la garderie. Une conséquence logique est de demander à Édouard de s’excuser et de faire un dessin à remettre à l’ami comme geste réconfort.
Magalie ne veut pas manger son spaghetti et lance son assiette par terre. Magalie doit maintenant s’excuser et ramasser le dégât qu’elle a fait.
Samuel déchire, de manière volontaire, une page d’un livre emprunté à la bibliothèque de l’école. Samuel doit recoller la page du livre et s’excuser à la bibliothécaire.
Mélissa ne veut jamais prendre son bain après avoir écouté son émission à la télévision. Mélissa doit maintenant prendre son bain avant de pouvoir écouter la télévision.
Jacob ne veut pas faire ses devoirs et vous crie après. Jacob devra reprendre le temps qu’il vous a fait perdre en vous criant dessus en plus de s’excuser sincèrement.
Bien évidemment, plusieurs autres idées de conséquences logiques sont envisageables. Discutez et pensez à l’avance à ce que pourraient être les conséquences associées à un bris des consignes pour être prêts à les mettre en place, ce qui favorisera aussi le fait de ne pas verser vers une attitude punitive.
Bonne réflexion !
Article écrit par : Aurélie Lafontaine, éd. sp., B. Éd., candidate à la maîtrise en orthophonie
Sources :
Doyon, N. (s.d.). Quelques idées de conséquences. PDF consulté le 19 juin 2022.
Podcast Grandir ensemble (2021). Les consignes. Podcast consulté le 23 novembre 2021.
Psychoeds.en.herbe (2021). Punition vs conséquence. Infographie consultée le 14 juin 2021.