L’aphasie touche 6000 nouvelles personnes et leurs proches chaque année au Québec. Elle entraîne des perturbations au quotidien chez les personnes qui y survivent et celles qui les côtoient. Mais concrètement, qu’est-ce que l’aphasie ? Cet article abordera les causes sous-jacentes de ce trouble langagier, les manifestations communicationnelles et le rôle de l’orthophoniste dans la rééducation.
Qu’est-ce que l’aphasie ?
L’aphasie est un terme utilisé lorsqu’un individu éprouve des difficultés à communiquer à la suite d’une lésion au cerveau. On le qualifie comme un trouble acquis du langage, puisque les difficultés sont indépendantes de celles pouvant survenir lors du développement du langage en bas âge.
Les causes de l’aphasie
Tel que mentionné ci-haut, l’aphasie survient à la suite d’une lésion cérébrale qui touche les zones responsables du langage. Cette dernière est souvent causée par un accident vasculaire cérébral (AVC), une tumeur cérébrale ou un traumatisme crânien (TCC). Tout individu, sexe et âge confondus, est à risque. Toutefois, comme le risque de maladie vasculaire augmente à l’âge de 50 ans, l’aphasie se présente davantage chez les individus ayant passé la cinquantaine.
Les manifestations de l’aphasie
L’aphasie nuit à la capacité communicationnelle de l’individu puisqu’elle peut engendrer des difficultés à parler, à comprendre à lire et/ou à écrire. De plus, près de la moitié des personnes survivantes d’un AVC éprouvent des difficultés à avaler (dysphagie).
Les symptômes se manifestent différemment en fonction de la zone et de l’étendue des dommages cérébraux. La communication est restreinte puisque les personnes vivant avec l’aphasie donnent souvent de courtes réponses, ont de la difficulté à formuler des phrases et bien qu’elles sachent généralement ce qu’elles veulent dire, elles ont de la difficulté à trouver leurs mots (anomie). En conversation, la personne peut se tromper dans son choix de mot (paraphasie) (ex : « Donne-moi mon chameau » alors qu’elle voulait dire « chapeau »). Il est également possible qu’elle change des sons d’un mot (ex : « cousquette » pour « casquette »). Parfois, dans le cas où les difficultés de langage sont plus sévères et que l’individu parle très peu, une production fréquente des mêmes mots, peu importe la situation, peut être la seule façon pour cette personne de s’exprimer (ex : « Quel est votre nom ? » → « Mouton, mouton, mouton »).
De plus, malgré qu’elles entendent bien, certaines personnes vivant avec une aphasie ont de la difficulté à comprendre ce que les autres disent. Il est possible de se référer à l’ouvrage accessible en ligne rédigé par le Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) afin d’obtenir davantage d’informations quant aux symptômes et aux types d’aphasie (2016).
Le rôle de l’orthophoniste
L’orthophoniste joue un rôle majeur dans la rééducation du langage auprès des personnes vivant avec l’aphasie. En effet, ce professionnel de la santé a pour mission de favoriser le bien-être, l’intégration et l’autonomie de l’individu en visant une efficacité communicationnelle au quotidien. La durée des services varie selon le degré de gravité de la lésion, le degré de sévérité des difficultés et le niveau de motivation du client.
Vous avez des difficultés communicationnelles à la suite d’un AVC ou vous connaissez un proche dans cette situation? La clinique ORpair est heureuse d’offrir de nouveaux services auprès de cette clientèle. Certaines professionnelles de la clinique sont là pour vous accompagner. N’hésitez pas à prendre rendez-vous avec l’une d’entre elles.
Article rédigé par Marie-Michelle Brouillard, orthophoniste en partenariat avec la clinique ORpair
Sources :
Aphasie Québec : Le réseau (2021). L’aphasie. https://aphasiequebec.com/laphasie/#aphasie
Ordre des orthophonistes et des audiologistes du Québec. L’aphasie. https://www.ooaq.qc.ca/consulter/orthophoniste/aphasie/
Bleau Lafond, D. (2016). Vous connaissez peut-être une personne aphasique ? (publication No. 19-827-01F). Ministère de la Santé et des Services sociaux. https://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2016/16-827-01F.pdf
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