Lorsqu'on devient parent, on se fait donner une foule de conseils et d’opinions, et ce, parfois bien malgré nous ! Alors, que devrait-on répondre à ceux et celles qui disent de laisser pleurer un bébé ou encore de lui imposer d’aller dans les bras de personnes qu’il ne connait pas pour éviter qu’il devienne « sauvage » ? La réponse se trouve dans la théorie de l’attachement. La petite enfance est une période primordiale pour le développement global de votre bébé et vous êtes aux premières loges de ce fabuleux spectacle. Comment favoriser un type d’attachement sécurisant ? Je vous l’explique dans cet article.
La petite enfance : période charnière
Plusieurs éléments primordiaux se développent lors de la petite enfance que ce soit au niveau du développement cognitif, moteur, langagier ou socioaffectif. En prenant cette dernière composante comme sujet de cet article, il ne faut pas passer à côté de l’importance du développement de l’attachement de l’enfant qui se développe par l’entremise de la réponse aux besoins dès les premiers jours de vie. En effet, le type d’attachement que l’enfant développera face à sa figure d’attachement principale ainsi que ses figures d’attachement secondaires peut être déterminant en lien avec les comportements qu’il adoptera. D’ailleurs, l’humain est un être relationnel et ses relations humaines font partie intégrante de sa vie. Bien évidemment, il est essentiel de garder une vision globale du développement de l’enfant pour mieux comprendre la raison derrière ses comportements, mais la théorie de l’attachement est un élément incontournable à prendre en considération.
Attachement sécure
L’attachement sécure est le type qui est développé lorsque la figure d’attachement principal (souvent la mère) démontre une bonne réponse aux besoins de l’enfant tout en y étant sensible. L’enfant montrera alors de la confiance et de la sécurité en plus de favoriser une bonne estime de soi. D’ailleurs, si vous voulez en apprendre plus à ce sujet, vous pouvez consulter l’article de blogue qui s’intitule Que faire quand les difficultés en mathématiques ont un impact sur l’estime de soi ?.
Attachement insécure évitant
Ce type d’attachement se développe souvent lorsque l’enfant se trouve dans un contexte dans lequel la figure d’attachement se montre distante avec l’enfant en plus de montrer de la froideur. Dans ce type de figure, l’enfant a tendance à montrer des signes de stress et d’anxiété et tente de cacher ses émotions. D’ailleurs, si vous sentez que votre enfant éprouve de la difficulté à nommer ses émotions, nous vous invitons à consulter notre article de blogue se nommant Arrête de pleurer ! Arrête de crier !.
Attachement insécure ambivalent ou résistant
Cet attachement est favorisé dans des contextes lors desquels la figure d’attachement principale répond de manière incohérente aux besoins : parfois elle y répond, parfois non, parfois avec de la chaleur, parfois avec détachement… Dans cette perspective, l’enfant est plus propice à montrer des signes d’impulsivité, de stress et d’anxiété. Si vous voulez savoir comment accompagner votre enfant qui présente des manifestations anxieuses, nous vous invitons à lire l’article Accompagner de manière bienveillante la personne présentant des manifestations anxieuses.
Attachement désorganisé
Ce type d’attachement est développé lorsque la figure d’attachement principale répond de manière excessive et désorganisée aux besoins. Cela peut d’ailleurs se produire en contexte de violence. Dans cette situation, l’enfant est stressé, a peur et présente de la violence. Il a beaucoup de difficulté à faire preuve d’inhibition. Qu’est-ce que l’inhibition ? Ce concept est expliqué clairement dans l’article de blogue L’inhibition : comment aider son enfant à activer son petit frein interne ?.
À garder en tête
Dans cet article, un bref survol a été effectué au niveau de la théorie de l’attachement. Il faut faire attention à ne pas faire de relations causales : ce n’est pas parce que votre enfant présente des manifestations anxieuses qu’il a nécessairement un attachement ambivalent par exemple. Plusieurs autres aspects peuvent influencer le développement socioaffectif de l’enfant. Il est important de noter que les dernières recherches scientifiques tendent vers une vision positive de l’attachement : cette dernière pourrait être modulée et évoluer au cours de la vie. Ainsi, une personne ne serait pas aux prises avec un style d’attachement plus « difficile ». Si jamais vous avez des questions quant au développement socioaffectif de votre enfant, nous vous invitons à prendre rendez-vous avec nos professionnelles, elles se feront un plaisir de vous accompagner dans le processus.
Article écrit par : Aurélie Lafontaine, éducatrice spécialisée et étudiante à la maîtrise en orthophonie
Sources
Dugravier et Barbey-Mintz. (2015). Origines et concepts de la théorie de l’attachement. Enfance & psy, 66, 14-22. https://doi.org/10.3917/ep.066.0014
Jean-François. (2015). Une infographie intéressante sur la théorie de l’attachement. Trouvée dans https://papapositive.fr/une-infographie-geniale-sur-lattachement/. (Page consultée le 22/03/23).