On connaît tous un enfant dans notre entourage qui parle peu. Naturellement, les adultes ont tendance à poser plusieurs questions à l’enfant comme « C’est quoi ton nom ? », « Tu as quel âge ? » ou de faire des commentaires pour tenter de dédramatiser la situation de manière un peu maladroite, en disant, par exemple « Ah, tu fais ton gêné ! », « Ne reste pas caché derrière ta maman, je ne suis pas un monstre, je ne te mangerai pas ! ». Bien que bien intentionnés, ces questions et commentaires peuvent mettre de la pression sur l’enfant qui a plutôt besoin d’apprivoiser les nouveaux lieux, les nouvelles personnes. Dans ces situations, il vaut mieux suivre le rythme de l’enfant en lui faisant de petits clins d'œil pour lui montrer que nous respectons son rythme et que nous bienveillants. De plus, il y a certains autres trucs à appliquer dans ce genre de situation pour entrer en interaction avec le tout-petit. Ce sont ces trucs qui seront élaborés dans cet article de blogue. Comment promouvoir les interactions verbales avec l’enfant ?
Stratégies pour faire jaser un enfant
Après avoir respecté le rythme de l’enfant dans son apprivoisement des nouveaux lieux et des nouvelles personnes, il y a quelques stratégies de stimulation du langage qui peuvent être intéressantes à utiliser dans le but de faciliter les interactions avec l’enfant. Les voici :
Faire un commentaire sur ce qui intéresse l’enfant
Effectuer un commentaire ne met aucune pression sur l’interlocuteur ; en effet, ce dernier n’a pas de pression à répondre à l’énoncé. Par exemple, si l’enfant est gêné de venir vers vous, tout en étant bienveillant, vous pouvez faire un commentaire sur ce qu’il porte. Par exemple, vous pouvez lui dire « Il est très beau ton chandail ! » ou même « J’adore la boucle que tu as dans tes cheveux !». Ainsi, l’enfant sent que vous vous intéressez à lui, mais que vous n’attendez pas de réponse de sa part. Cela est beaucoup moins confrontant pour lui.
Mettre des mots sur ce qui intéresse l’enfant
En orthophonie, on nomme souvent l’importance de suivre l’intérêt de l’enfant. Ici, la stratégie proposée va un peu plus loin, car elle mentionne que l’on peut mettre des mots sur les intérêts de l’enfant. Par exemple, si vous savez que l’enfant aime beaucoup les voitures, vous pouvez lui dire « Oh, je vois que tu as une nouvelle voiture dans ton garage. Elle a l’air d’aller vite, vite, vite ! ».
Poser une question à réponse ouverte
Tout d’abord, il faut savoir faire la distinction entre une question ouverte et une question fermée. La question fermée, elle, est formulée dans le but d’avoir une réponse simple comme « oui » ou « non ». Elle commence souvent par « Est-ce que … ? ». La question ouverte est donc le contraire. Elle suppose une réponse plus élaborée et commence souvent par des mots-question tels que « Comment … ? Pourquoi … ?, etc. ». Donc, il peut être intéressant de poser une question à réponse ouverte dans le but d’obtenir une réponse de la part de l’enfant. Cependant, il faut être stratégique en posant une question qui n’est pas trop complexe à répondre pour l’enfant, mais aussi, en posant une question sur une connaissance que possède l’enfant ou concernant un de ses intérêts. Ainsi, par exemple, il peut être bien, de demander à l’enfant qui aime jouer aux poupées « Comment fais-tu pour que ta poupée mange ? ».
Poser une question à réponse fermée
Maintenant, la question fermée est souvent utilisée lorsque l’enfant ne parle que très très peu. Ainsi, il peut être intéressant de l’utiliser dans ce cas-ci. Cependant, il faut rester vigilant pour que la discussion ne devienne pas un interrogatoire. Il faut donc combiner cette technique avec les autres trucs discutés précédemment.
À vous de jouer !
Ainsi, ces stratégies permettent à l’adulte de leader certaines parties de la conversation, tout en permettant à l’enfant de prendre sa place dans les échanges sans qu’il se sente menacé. Le but ici est de mettre en lumière que l’on peut COMMUNIQUER avec l’enfant sans obliger l’enfant à utiliser du matériel langagier. Ce court article de blogue vise à mettre en lumière certaines stratégies pour faire jaser un enfant qui parle peu, sans le brusquer. Maintenant, il est temps de mettre ces trucs en application.
Article écrit par : Aurélie Lafontaine, éd. sp., B. Éd., candidate à la maîtrise en orthophonie
Sources :
Sylvestre, A. (2022). Développement normal du langage oral et écrit [notes de cours réservés aux étudiants à la maîtrise en orthophonie à l’Université Laval].
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